بِسْمِ اللَّـهِ الرَّحْمَـٰنِ الرَّحِيمِ

Chers lecteurs, votre jeune « ado », dès le moment où il devient pubère, devient un adulte. 

Finalement c’est Allah ﷻ lui-même qui choisit ce moment où votre enfant devient responsable de ses actes, ce moment où son livre des comptes, dans lequel sont consignées ses bonnes et mauvaises actions s’ouvre, et ainsi, c’est à ce moment, qu’Allah ﷻ lui donne un statut, celui d’adulte. 

Votre enfant, est à partir de ce moment un croyant, une croyante responsable de ses actes devant Dieu. 

En tant que parent, en tant qu’éducateur, notre rôle est de cadrer, d’orienter et de conseiller ce jeune adulte afin qu’il chemine vers son Créateur. 

Et là, il est bon de prendre un peu de temps afin d’observer le quotidien de nos jeunes et de réfléchir à comment s’organise ce quotidien.

Quelle place accordons-nous, au quotidien, au cheminement spirituel de nos jeunes ?

Bien souvent on se préoccupe de leurs besoins matériels, on vérifie que leurs vêtements soient propres et en bon état, qu’ils mangent à leur faim, on leur donne des conseils d’hygiène de vie, « dors tôt, pour être en forme » « mange des fruits et légumes pour être en bonne santé » « révise régulièrement pour réussir tes contrôles » « entraîne-toi pour progresser à la boxe » mais qu’en est-il de leur relation à Allah ﷻ ?

Les accompagne-t-on, de la même façon que nous les accompagnons dans les affaires de la vie d’ici-bas, afin qu’ils nouent une relation solide avec leur Seigneur ? Les aide-t-on à installer une routine spirituelle qui leur permettra de cheminer vers leur Créateur ? 

Souvent on s’entend dire qu’ils sont encore jeunes et qu’ils ont encore besoin de jouer à 11 ans. Oui, cela est vrai, mais dans quelle limite ? 

Ne sommes-nous pas dans un autre extrême aujourd’hui ? Passer tout son temps dans le jeu et les distractions, ne contribue pas à créer le cœur insouciant ? Et les parents et les éducateurs de constater par la suite que nos jeunes sont immatures… Mais n’avons-nous pas, à notre insu, créé cette immaturité ? 

À cet effet, voici une histoire qui illustre la maturité qu’avaient les compagnons encore enfants. Un jour, alors que Abdallah Ibn Zubayr jouait dans la rue avec ses amis, le Calife Umar Ibn Al Khattab passa tout près d’eux. Tous les enfants se sauvèrent, car Umar était un homme imposant et impressionnant, sauf Abdallah qui resta à sa place et ne bougea pas d’un pouce. Il était resté seul, dans la rue, face au grand Calife Umar qui lui demanda : 

–       Ô Abdallah ! Pourquoi ne t’es-tu pas enfui comme l’ont fait tes amis ? 

–       Le chemin n’est pas étroit pour que je te cède le passage, répondit Abdallah, en plus je n’ai commis aucune faute pour m’enfuir, 

–       Pourquoi ne joues-tu pas avec tes amis alors ? le questionna Umar 

–       Il m’arrive de le faire, mais ce n’est pas pour cela que j’ai été créé ! » Et quand Umar lui demanda pourquoi il a été créé, Abdallah répondit « Pour aider à la gloire de l’Islam ! » 

Ce sont là les paroles d’un enfant d’environ 8 ans. Dès son enfance, il avait cette conscience aigüe que nous n’avons pas été créé pour nous distraire et profiter uniquement de cette vie mais que nous avions un rôle, une mission. Maintenant comparons cela à la maturité de nos jeunes aujourd’hui. 

À travers cette histoire (et d’autres encore) on comprend qu’il est primordial que nos jeunes s’attachent à des choses sérieuses, s’intéressent à des sujets et à des enjeux de société et délaissent petit à petit les futilités. L’excès de jeu, de distraction, crée un voile entre le cœur de l’Homme et son Créateur. 

Et quand notre bien aimé Prophète ﷺ nous enseigne que l’Homme sera interrogé et rendra des comptes sur comment il aura passé sa jeunesse (Hadith rapporté par At Tirmidhi), cette jeunesse ici débute à 11, 12, ou 13 ans… Et l’on sait que Allah ﷻ aime les actes d’adoration fait en pleine jeunesse, car la jeunesse regorge d’énergie humaine et de vigueur. Et il existe de nombreux exemples de jeunesse parmi les prophètes et les vertueux qui nous émerveillent.

Et comme nous sommes soucieux de l’hygiène de vie de nos jeunes, nous devons également être soucieux de leur « hygiène spirituelle », et les accompagner vers la constance dans les actes d’adoration, dans la mise en place de routines, dans la lecture du coran, dans le dhikr, dans le jeûne… Aidez votre jeune à construire son programme spirituel, challengez-le, accompagnez-le tout doucement vers une évolution constante. 

Pour que la foi s’ancre solidement dans le cœur elle doit être mise en application. Allah ﷻ dans le Coran, associe toujours foi et action. 

Être et Faire vont de pair. 

Accompagner à l’action ne se limite pas aux actes d’adoration, c’est aussi encourager et accompagner nos jeunes à être de véritables acteurs de leur communauté, à l’image du compagnon Abdallah Ibn Zubayr qui se voyait participer à la gloire de l’Islam. 

Nos jeunes doivent participer à des actions sociales, à des manifestations qui propagent la justice et le bien, ils doivent rechercher la science, ils doivent devenir bénéfiques à notre communauté et ne pas être de simples consommateurs. Le Prophète ﷺ nous a enseigné « Le meilleur d’entre vous est celui qui est le plus utile aux hommes ». 

Il faut trouver le juste milieu entre les moments de détente et les moments sérieux et rappeler à nos jeunes que tant les adorations, le dhikr, que le travail, les études, la lecture, le sport, l’engagement associatif, etc. Sont considérés et comptés comme des actes de dévotion s’ils sont accomplis dans le but de satisfaire Allah  ﷻ. 

Profitons donc du début de ce mois béni afin de revoir les routines de nos jeunes et d’assainir leur quotidien afin qu’ils puissent cheminer vers Dieu.

Meriem