La réussite dans nos projets : un problème communautaire

Assalam alaykoum wa rahmatoullah,

Nous nous retrouvons aujourd’hui dans la rubrique « conseils aux jeunes » afin de mener une petite réflexion qui concerne notre individualité autant que la communauté de façon générale.

Al hamdoulillah, les projets au sein de la oumma ne cessent de se multiplier :  les instituts se fondent et s’agrandissent, les associations religieuses, humanitaires et sociales sont innombrables, les conférences et événements s’organisent à une cadence soutenue.

On ne peut qu’être émerveillé par cette capacité de la communauté à agir (car oui, il serait bon d’observer l’aspect positif de la oumma, malgré ses nombreux défauts !) dans l’intérêt des autres : la jeunesse, les populations étrangères comme locales, les femmes, les familles…

Malheureusement, cette dynamique est touchée par le court terme, l’abandon ou encore l’essoufflement. Combien ont réussi à concrétiser un projet en tant que meneurs avec une équipe nombreuse, puis, dès l’avènement d’une première difficulté ou seulement sous l’effet du temps qui passe, se retrouvent seuls à devoir mener la barque !
Pire encore, la désertion concerne parfois toutes les parties.

Des histoires telles que celles-ci sont nombreuses au sein de la oumma.

Lorsqu’on se lance dans un projet, tel qu’il soit : comme par exemple, entreprendre des études, monter une entreprise, fonder une famille, organiser une action humanitaire, etc. etc… de nombreux facteurs sont en jeu, et il ne faut pas compter sur l’euphorie des débuts.

Ce n’est pas juste la légitimité du projet ou bien les compétences et les connaissances dans le domaine qui comptent, bien sûr cela est très important, mais un des facteurs souvent négligé et qui fait que chaque entreprise s’éteint, pour ensuite disparaître, c’est la résistance sur le long terme. L’effort à fournir doit être constant et soutenu.

Lorsqu’on se lance dans une entreprise quelconque, le travail remplace progressivement les plages de loisirs ou de repos que l’on peut avoir, le temps se rétrécit et l’agenda se remplit.
Et puis nous sommes confrontés à toutes sortes de pressions supplémentaires, par exemple l’entourage qui se plaint du manque de disponibilité, des tensions diverses et variées (économiques, sociales, psychologiques etc. etc.).

Mais toute embarcation qui quitte le port, doit être conduite et doit passer chaque tempête, sinon c’est le naufrage à très court terme. Cela demande des efforts réguliers et de la constance.

L’un des nuisibles le plus ignoré est l’abandon et l’affaiblissement de la volonté, tristement la résistance et la constance manquent cruellement …

Le plus dur n’est pas de démarrer ou d’exceller une fois, le plus dur et de durer et de maintenir le niveau élevé.

Est-ce qu’on renonce à la première difficulté? Certainement pas !

On doit surpasser chaque difficulté sans se décourager, oser demander de l’aide quand on y arrive pas.  Et surtout, chercher à avancer ensemble : un projet destiné aux autres doit inclure ces mêmes autres, sans quoi c’est le dépassement.

En réalité, cela vaut aussi pour les projets individuels, comme les études, l’apprentissage du Coran… mais la situation s’aggrave lorsqu’il s’agit de projet communautaire ou à portée sociale par exemple.

C’est normal de ressentir un peu de démotivation ou des baisses de régime. Les prophètes, qui sont les meilleurs des hommes, s’attristaient aussi face à la difficulté ou à l’épreuve, ce qui a permis qu’ils  nous enseignent de très belles invocations pour surmonter cet état  (Voilà une occasion de rappeler que derrière toute difficulté, se cache la facilité, et que toutes les épreuves sont un bien pour nous !). Ce dernier ne doit pas s’installer, d’où l’importance de bien s’entourer pour s’entraider les uns les autres dans le bien !

Mais il faut se prémunir de l’abandon et du défaitisme. Il faut garder en tête que lorsqu’on entreprend un projet, nous serons  éprouvés,  nous essuirons des tempêtes…

« Est-ce que les gens pensent qu’on les laissera dire : Nous croyons ! sans les éprouver ? »

« Certes, Nous avons éprouvé ceux qui ont vécu avant eux ; [Ainsi] Allâh connaît ceux qui disent la vérité et ceux qui mentent. »

L’épreuve permet (entre autres) de distinguer le véridique du menteur, celui qui ne fléchit pas, ne faiblit pas.


Qu’Allah nous préserve de l’hypocrisie.

Le plus important est de tenir bon, et de développer la constance car cela nous manque cruellement à tous (l’école, et la société moderne et confortable dans laquelle nous vivons ne nous prépare malheureusement pas à la persévérance ! )

Et pour finir, voici quelques conseils pour réussir à faire perdurer nos projets !

1. La bonne intention et invoquer régulièrement Allah

2. Avoir des connaissances solides dans l’entreprise qu’on veut mener, s’instruire et se former constamment

3. Avoir une vision sur le long terme et un objectif clair

4. Avoir une éthique dans son action, craindre Allah

5. Avoir de la discipline, être régulier et rigoureux

6. Savoir s’entourer des bonnes personnes.

Qu’Allah nous facilite à tous nos projets, qu’Il y mette de Sa bénédiction et fasse de nous des acteurs de Sa communauté, amine.

Inès G.

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